Loïc Connanski, de l’art contemporain
Loic Connanski est un perturbateur issu de l’univers de la té
lévision, c’est par une technique d’auto-filmage proche du travail de Nelson Sullivan (le père de cette technique mort à New York en 1989) qu’il s’exprime. L’œu
vre de Connanski s’élabore en un questionnement de tous les aspects du champs de l’art : de la réalisation de l’œuvre au vernissage de l’exposition, en passant par le collectionneur et le commissaire, Loïc Connanski propose un démontage en règle de tous les codes en vigueur. Il intervient à la manière d’un reporter dans les galeries ou les musées 
pour réaliser de fausses interviews qui sont pour lui l’occasion de tourner en dérision les différents protagonistes sollicités.


Connanski pratique le détournement des références de l’art telle que Guy Debord ou Lautréamont, il se met en situation burlesque d’un inculte qui se poserait naïvement la question de la définition de l’œuvre d’art, pour tenter de trouver le mode d’emploi pour devenir artiste. Le travail de Loïc est basé sur une esthétique qui se réclame de l’idiotie et s’assume comme telle, proche de Mc Carthy ou Vito Acconci, l’implication de son œuvre peut-être rattachée à la théorie d’Adorno qui définit l’art comme une force subversive. Les vidéos de Loïc Connanski illustrent parfaitement les propos de cet auteur sur ce à quoi l’art se résume : « ce qui est nouveau, ce n’est pas que l’art est une marchandise, mais qu’aujourd’hui, il se reconnaisse délibérément comme tel»[1] et posent la question de la possibilité d’un art de transgression détaché de la notion de sublime et de ses réalités économiques. Loïc Connanski se moque mais cette volonté de ratage et de dérision est également une possibilité de lutte contre l’arrogance de la supériorité intellectuelle affichée par le milieu de l’art. L’idiotie s’offre comme une possibilité de lecture du réel qui permet d’énoncer des vérités et de montrer de manière différente, l’idiotie est alors une puissance de création, elle ouvre à de nouveaux champs d’expérience. L’esthétique de l’infamie n’est pas gratuite et dans les vidéos de Loïc, elle relève de la performance, le travail de Loïc est basé sur le mot, la réplique, car les auto-filmages sont les enregistrements d’improvisations de l’artiste. La poésie émerge alors dans le travail de Loïc par cette capacité de répartie avec le mot juste, le cynisme se déploie avec force et s’impose comme méthode de dialogue.


Loïc Connanski est un artiste postmoderne, l’ironie et la citation sont les principes de base de la postmodernité, l’effacement de la hiérarchie entre culture élitaire et populaire, l’absence de considération esthétique ou de composition, la volonté de se référer au présent et proche de soi sont également des éléments postmoderne. Par voie de conséquence l’œuvre de Connanski n’a que peu de réalité visuelle et l’œuvre émerge par une mise à distance et par une méthode qui ne se résume pas en une écriture télévisuelle, mais surpasse la forme pour s’instaurer perpétuellement en dé-définition de l’art et de l’artiste pour reprendre le titre d’un ouvrage de Harold Rosenberg, dans lequel il oppose à l’Art, « la manifestation politique comme une forme supérieure de création »[2]. Une œuvre militante qui permet de désacraliser l’Art et en ce sens à l’inverse de Jean-Marie Schaeffer, Loïc est « à la fois le prêtre du culte et l’ethnologue qui essaie de le comprendre »[3].

texte de Yann Perol


[1] Theodor W. Adorno & Max Horkheimer, La dialectique de la raison (Paris, Gallimard, coll. Tel, 1974), p.165
[2] Harold Rosenberg, La dé-définition de l’art, Nîmes, éditions Jacqueline Chambon, p.209.
[3] Jean-Marie Schaeffer, L’art de l’âge moderne, Paris Gallimard, 1992, p.387.


















Image provenant de la vidéo "nous sommes dans l'art",
courtesy CANAL+
Loïc Connan / Connanski
né à Annecy, en 1958
Il vit et travaille à Paris


Vidéaste depuis plus de 15 ans, Loïc Connanski n’est jamais entrer dans aucune catégorie de l’art contemporain, Loïc Connanski est un perturbateur. Par le biais de sa caméra, il remet au goût du jour des sujets oubliés ou encore parodie les éléments brûlants de notre actualité.
Au commande de sa caméra, Loïc Connanski tourne en dérision le monde qui l’entoure. Sa technique d’auto-filmage peut être rapprochée de celle de Nelson Sullivan (vidéaste new-yorkais), il crée ainsi un journal intime dans lequel il dit ce qu’il pense et ce qu’il est. En contrepoids du politiquement correct, il applique un humour corrosif où prédomine l’amour de la langue. Sa cible préférée est la télévision, sur laquelle il procède à un démontage en règle des apparences et "du labyrinthe des illusions".
Yann Perol

Biographie

Derniers travaux : Performance filmée pour le projet « Coyote Pizza » collectif « La valise » (Nantes).

Expositions :

Finger in my… , avril 2009, the window 41, Paris.
Gaude Mihi (la suite), mai 2008 à Bourges.
It’s not Funny, décembre 2007 à janvier 2008.
Gaude Mihi, novembre 2007 à Paris.
NBFC, nuit blanche 2007, Espace des Blancs-Manteaux, Mairie du 4ème Paris.
Quand le politik s’en mêle, mars 2007.
Sexe et convenance, janvier, 2007.
Noël Décadent, décembre 2006, Galerie Pascal Vanhoecke, Paris.
Paysages en travaux, mai 2006, Galerie Parisud, Cachan.

Parcours d’auteur - réalisateur – interprète

Depuis 2003 , réalise et commente reportages et documentaires sur l’art
contemporain pour Canal+ (notamment « De la notion de travail en milieu
artistique » 30 ‘ 2007, et « Nous sommes dans l’art… » 30’’ 2008.
Autres commandes télévisuelles
Collaboration avec le département des programmes courts de Canal+ (Alain Burosse puis Pascale Faure) :
1998 La petite vidéo rouge du sur commandant Connanski fiction 15'
Traité de camescoping à l’usage des jeunes générations.
pré-achat Canal+, production : Viridiana, diffusion Canal + 1998 puis 2000.
2002 Compte rendu d’une recherche de financement fiction-enquête 3x3’
Parcours du combattant d’un jeune cinéaste..
NPA productions, diffusion Canal+ Fev 2002.
2002 Démo Clic Channel fiction 10’.
Œuvre d’anticipation sur l’interactivité comme avenir de la télévision.
pré-achat Canal+, production : Le Mas, diffusion Canal + 2002
2005-2006 Réalisation de la série « ARTICULTURE » pour Canal+. Portraits de personnages de
l’art contemporain. Edité aussi en DVD.
Collaboration avec l’atelier de recherche d’Arte (Paul Ouazan) :
2002 Les postulants fiction 7’30’’. Dialogues et interprétation
Essai sur la dépression larvée des winners, apôtres de l’ultralibéralisme.
Production : La sept vidéo, diffusion Arte Mai 2002.
2006-2007 Réalisation de sujets pour l’émission METROPOLIS (Arte)
Prix
1995 Prix du public et Prix de la « vidéo-art » pour des vidéo d‘autofilmage
Festival Court-Toujours Vidéothèque de Paris
1998 Prix "Meilleure œuvre, nouveaux médias" pour « The Worst of Connanski »
Festival International du Nouveau Cinéma & des Nouveaux Médias
de Montréal
2000 Prix spécial à la vidéo pour « Etre jeune à Casa »
au 10ème festival du cinéma africain de Milan 2000 (direction artistique)
2001 Prix Multimédia pour de la SACD « L’AgendaDa »
Bourses
L’Homme Placard (version 07/03/05)
2
1996 Allocation de recherche DAP/FIACRE pour l’écriture du cédérom
« The worst of Connanski ».
2001 Lauréat Nouveaux Médias. INITIAL CUT (incubateur) pour « L’AgendaDa »
Depuis 2006 : Plasticien/Vidéaste à la galerie Pascal Vanhoecke (exposition « Père
Noël subversif » et « Sexe et convenances »)
Auto- production de 1990 - 2006
Écrit, interprète et réalise une centaine de vidéos sur le principe de « l’auto-filmage »
Diffusion TV :
1992 TV5 Québec 1992 • 1993 ARTE 1993 • 1994 ARTE - TV5 Québec
1995 TV5 Québec • 1996 CINÉ-CINÉMA. TV5 Amérique Latine.
1999 ARTE • 2002 Canal+.

Diffusions publiques
Etablissements Phonographiques de l'Est (EPE) Paris mars 93.Galerie OBORO (Montréal) mai 93. Cinéma La CLEF Paris 94. Organisation de soirées vidéos dans plusieurs bars parisiens 94. Beaux Arts de Mulhouse mai 94. Vidéothèque de Paris / festival Court Toujours Juin 94 et juin 95. Association TV TROQUET diffusion régulière depuis juin 94. Collectif Peyotl diffusion régulière depuis juin 94. Beaux Arts d'Aix en Provence 1995. Vidéo Bus Ex-In-Arte 1995. Université du Québec (Montréal)1995. FEMIS Paris Janvier 96. Faculté des Lettres et Institut français d'Oujda (Maroc). Faculté des Lettres et Institut français de Fès (Maroc). TV de quartier : "TV Bocal"95-96. Forum Culturel de Blanc Mesnil : le Vidéomesnil 1996. Transat Vidéo Hérouville St Clair 96. Station Arts Électronique Rennes 96. Climage audiovisuel Lausanne 96. Centre culturel de Barcelone 96. Cargo Grenoble 96. Rétrospective de l'art vidéo français à Londres et à Hong Kong 96. Collaboration avec Station MIR CAEN 97. Carré d'Arts Nîmes 97. Images Passage Annecy 97. Centre pour l’Image Contemporaine Saint Gervais, Genève 97.Institut Français de Budapest, “Vidéologies”97. Flèche d’or café 97. Galerie des archives Paris 98.Station MIR nov 99.Hors Circuits Berlin 98. Hôtel Scribe Paris 99. VideoLounge New York fev. 99. Galerie EOF Paris Mars 2000. Rue Fodéré Nice Juillet 2000. Mamac, Nice Nov 2000. Batophare 2001. Fondation Guggenheim Bilbao 2001. Nuits Blanches Paris 2002. Lieu Unique Nantes 2003. Troisième étage, Bruxelles 2007.


Festivals
Hérouville Saint Clair 93-97-98-2001. Festival International cinéma vidéo (Montréal) 95-96-97-98-2002. Regenburg Kurzfilmwoche (All.) 95. Instants vidéo de Manosque.94-95-96-97-98.-99-2000-2001-2002.Gentilly 95. Mértola (Portugal) 96-2001. Casablanca 96-97-98-99. IV Festival Franco-Balte d'art vidéo 96. Bandits Mages Bourges 97-98. Estavar 97. Inattendus Lyon 97. Vidéoformes Clermont Ferrand 98-99. ECRAN TOTAL Beaux Arts de Nantes 98. Linea d’Ombra, Salerne Italie, avril 99. Metamorfosi’99, Rome,mai99. Les Arts de la Rue, Chatillon, septembre 99. WOK, Bagnolet juin 2000. Interférences, Belfort déc 2000. OVNI 1998/2000 Barcelone. Revues parlées Beaubourg 2001. Tout Ecran Genève 2002.

Workshop
2002 Beaux-arts d’Angoulème
2006 Beaux Arts de Poitiers
2006 Beaux arts de Mulhouse
2007 Maison d’arrêt de Bourges